mercredi 4 janvier 2017

Noel 2016, ou comment je me suis dégonflée

Je ne pense pas faire exception en vous disant que Noël me met toujours une pression d'enfer.

Déjà, la famille : tout ce beau monde rassemblé sous le même toit, dans la même pièce, autour de la même table. Un scénario de film d'horreur. Sauf que je suis joueuse, alors cette année j'ai trouvé le moyen de rassembler ma famille et celle de mon homme. Oui, j'aime bien me faire des petites blagounettes.

Ensuite, les cadeaux : se tordre les méninges pour déterminer ce qui plaira à qui, déjà, en soi, c'est looooooin d'être évident. Sauf que je suis joueuse, l'idée étant de faire plaisir sans faire de mal à la planète, aux droits du travail, aux petits enfants thaïlandais et aux orangs-outans, en privilégiant les circuits courts et le fait-main. Donc, on oublie tout de suite Amazon & co, les grandes surfaces, et toutes ces autres facilités notre société. Le risque étant de se retrouver avec un cadeau qui remplie toutes les conditions mentionnées ci-dessus, exceptée une : plaire à celui qui le recevra.

Je ne m'attarderai pas sur les cadeaux reçus, de plus ou moins mauvais goût.

Rien qu'avec ces deux éléments, j'ai de quoi faire une poussée d'eczéma. Sauf que je suis joueuse (n'est-ce pas?), alors puisque j'avais l'occasion de séquestrer tout ce beau monde autour d'un repas conçu de A à Z par mes soins le 25 décembre, je voulais leur faire subir un Noël Végétarien.

Rien que ça. A cette bande de viandards.

Pas que je sois moi-même végétarienne, au contraire. J'aime la viande, mais en quantité raisonnable, genre une fois par semaine. Et pas du steak haché coupé au soja, hein. Non, non, non! Je vous parlerai une autre fois de vie en autonomie, mais pour faire court, on mange de la viande Nature & Progrès (plus bio que bio) que Beau-Papa produit lui-même. Cette idée était donc plutôt une manière de leur montrer qu'il est tout à fait possible de faire un repas copieux, avec des mets rafinés, sans gavage, pour nous comme pour la volaille.

Au menu était donc prévu :
  • velouté de panais aux noisettes
  • seitan farci aux châtaignes et aux cèpes
  • pommes de terres, pâtissons et carottes rôtis aux épices
  • plateau de fromage (j'ai dit végétarien, pas végan!)
  • amandin (un énoooorme gâteau aux amandes et à la crème au beurre)
En plus, Madre avait fait des oreillettes...

Tout ce beau monde allait se remplir la pense le 24 au soir (c'est Belle-Maman qui cuisinait), fallait tout de même pas les achever avec une dinde!

"Une dinde! Oh oui, si tu faisais une dinde?", me dit mon père quelques jours auparavant.
"Le chapon de l'an dernier était excellent", ajoute ma mère.
La pression monte.

Le 24 je prépare l'amandin, je continue de stresser. On sort de table en roulant à minuit passé. On m'attend au tournant pour le lendemain : ma famille parce que c'est la première fois que je les reçois, ma belle famille parce que c'est la première fois que je les reçois... Bref.
Le 25 au matin : pas moyen de trouver des panais dans le jardin. J'étais persuadée qu'on en avait semé!!!! Se voulant rassurant, l'homme m'indique qu'il reste assez de foie gras pour tout le monde, avec une belle salade, ça devrait aller.

Patatras! Plutôt que de chercher une autre idée, végétarienne, cela va sans dire, je cède. Et l'angoisse monte encore plus. Ils vont se foutre de moi avec mon seitan. Ils vont me réclamer un vrai repas (je les ai vus se resservir du rôti de veau trois fois la veille!). Je vais me taper la honte. Et si en plus mon seitan ne prend pas. S'ils n'aiment pas ça...

Et voilà comment je me suis totalement dégonflée. Heureusement je n'avais annoncé le menu qu'à l'homme...
Quelques pigeons que j'avais au congélateur, des cèpes, de la pâte feuilletée prête en un tournemain (j'ai une recette magique), de la crème fraîche et voilà qu'après le foie gras je leur sert deux énormes tourtes au pigeon et aux cèpes. Pas du tout végétariennes donc.
Cette recette est une tuerie (je vous la donnerai à l'occasion), donc mon repas a fait l'unanimité. Ovation pour la crème au beurre. Belle-Maman m'a demandé ma recette de pâte feuilletée, Tata celle de la tourte dans sa globalité, mon frangin a découvert je que savais cuisiner, Madre est fière de son bébé, toussa toussa.

Un succès.

Sauf que je me suis dégonflée. Et ça, j'ai encore plus de mal à le digérer que la bûche du 24.
Déjà que résister à la pression sur ce que doit être le contenu de notre assiette, qui plus est une assiette de fêtes, n'est pas des plus aisé, chambouler les traditions familiales a été au-dessus de mes forces.

Bon, je n'ai pas dit mon dernier mot, hein! Je compte bien retenter le coup, mais peut-être sur un repas moins significatif.


Je les aurai!

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